top of page
IMG_20190328_0002_edited.jpg
Cargo

C'est quoi ton histoire préférée?

Vivre s’accompagne très souvent, me semble-t-il, de l’impératif de raconter des histoires et d’en recevoir.

Un récit, c’est un peu l’équivalent d’un problème que l’on médite.


Il combine variables et constantes. Au mélange, il ajoute des conditions qui exercent sur elles des pressions. Et là, dans une ambiance chargée de tensions, nous observons le mouvement des composantes avec, en arrière-fond, la mort et la vie.


Pour moi, celui ou celle qui raconte « voit » et « entend ». Vient le moment de la décharge. Non pas qu’ils soient transparents, mais les mots et les images qu’ils déploient alors sont le prélude à toutes sortes d’étendues. Son récit déblaie l’horizon. Pour le moins, nous entreprenons, avec lui, de nous frayer un chemin à travers l’amas des résidus confus de ce qui a disparu.


Et nous plongeons dans l’autre monde, escortés par les personnages. Nous ne sommes pas seuls. Nous les suivons, de près, si près qu’il nous arrive de marcher sur leurs talons. Heureusement, car qui sait ce qui peut surgir au moment de pénétrer dans une forêt, de joindre l’autre rive, de faire une rencontre…


Dans l’histoire, nous sommes toujours impliqués, beaucoup plus qu’il n’y paraît. Nous en avons l’intuition du moins. Avec eux, pour eux, en eux, nous aimons, nous pleurons, nous rageons, nous affrontons, nous perdons, nous souffrons, nous mourrons, nous fuyons. Nous prononçons des paroles et nous entreprenons des actions. Nous nous trompons et nous recommençons.


Les histoires doivent-elles avoir une fin? Je préfère celles qui n’en ont pas. La nôtre, après tout, nous ne la connaissons pas. La connaitrons-nous? Mystère. Au bout de tout, au bout du « compte », on « verra »!

Les histoires font des ricochets comme les petits cailloux plats que je lance à la surface de l’eau lisse et qui la font frémir.


Toute histoire ficelée par une morale court-circuite la transmission. C’est mon opinion. Quand on nous demande de suivre le bon ou le mauvais, le bon goût ou le sien, de suivre tout court, on ne sollicite plus notre vision et nous laissons choir toutes nos émotions. C’est de la propagande.


Une bonne histoire agit, « fomente », dans le sens ancien, à moins qu’on décide de ne pas faire le voyage, soupçonneux du changement que nous sommes. À son passage, quelque chose en moi frémit. Comment une mise en scène, échafaudée au-dessus du vide insondable dans le but d’y rencontrer quelque chose qu’autrement j’évite, ne le pourrait-elle pas?


Cargo

Pour Val

En me levant ce matin, je médite l’étrangeté du Domaine des Possibles. Malgré le nombre croissant des rayons des années passées, ma...

Dans la peau

Les corps s’aiment, au-delà des sentiments, au-delà des jugements. Pores à pores, pores contre pores. Quand les peaux se rapprochent, la...

Commentaires


bottom of page