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Cargo

J’ai décidé qu’il naîtrait malgré tout

Je suis née. Je mourrai. Premier début, dernier terme. Pourtant, seuls les autres peuvent les raconter. On n’en dira, soi-même, jamais rien.


Entre les deux, d’autres humains ont prévu pour moi des tas de commencements et de conclusions. Par exemple, on a planifié mon entrée à la maternelle et décidé de l’âge de ma retraite. La Nature, pour sa part, me soumet invariablement. J’assiste impuissante à la chute précipitée des fleurs à peine déployées du magnolia que j’ai planté. Même les idées que je me faisais de l’amour sont disparues dans la mêlée. Je débute un rhume alors que le printemps s’éteint. 


Trouverai-je le courage d’en initier quelques-unes? des introductions, je veux dire? Et surtout, aurai-je suffisamment d’énergie pour en rédiger les conclusions, au moins de temps à autres, en tant qu’écrivaine? Plus d’une expérience nous apprend qu’elles ne courent pas les rues, les femmes qui tentent sérieusement quelque chose entre ce début et cette fin qui nous échappent. Les femmes prennent rarement des décisions qui les impliquent en dehors du ménage. Même quand elles se maillent les unes aux autres dans la poursuite d’un objectif. Ça n’est jamais sérieux. Sérieux!


Durcir ensemble leur volonté et pallier les défaillances? Elles déguerpissent au moindre pépin. C’est beau à voir! Les traces d’un quelconque engagement se volatilisent. Même les écrits mentent dans ces cas-là. Elles étaient, comment dire… en proie à une curiosité soudaine et passagère. Elles sont retournées indemnes dans leurs sphères privées. La sororité, faites-moi rire!


Quand les femmes « partagent » leurs déboires de parent, d’amoureuse ou de femme, elles se montrent tellement généreuses et compréhensives. Elles deviennent même démonstratives et bruyantes. Mais déjà, si l’une d’entre elles évoque une promotion, un succès quelconque, pire, un projet dans l’air, elles se taisent.  Elles sourient, bien sûr, et elles hochent la tête, de courtoisie, mais ce n’est déjà plus sincère. Ou elles ne sont pas intéressées ou elles se sentent menacées.


Il faut de la volonté, de l’énergie et beaucoup d’amour pour que les femmes conçoivent ensemble un projet artistique. Les femmes artistes qui sont mères sont souvent les pires. Au début, ce qu’elles créent doit être parfait. Et celles qui ne l’ont jamais été ont des choses à prouver, dirait-on. Les chances pour que l’idée embryonnaire traverse le premier trimestre sont minces.  


Bref, quand une femme crée, vous l’excuserez ou pas, mais elle n’a pas le temps de s’empêtrer ni dans les coups de fils, ni dans la fausse humilité, ni dans les soupers. Enfants, oubliez votre mère quelques fois… Pensez à elle… autrement, comme à une femme, à une artiste qu’elle est aussi peut-être. Profitez-en pour devenir vous-mêmes des hommes et des femmes pendant l’intermède.


On ne veut pas toujours noyer le projet de création dans le champagne et le foie gras. Ça nous rend malheureuses et nous prenons du poids. Les femmes n’ont-elles de fermeté et de solidarité que dans les avortements?  On dit que le taux de natalité en 2023 était à son plus bas au Québec et ailleurs dans le monde. Le moment n’est-il pas venu de créer autrement, individuellement ou ensemble?

 

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