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Cargo

La question

Dans ce billet, j’ai eu envie d’attirer un peu votre attention et la mienne sur le nombre hallucinant d’actions, de gestes, de paroles, d’opinions ou de sourires inconsidérés que l’on accumule dans notre vie. Comme s’ils allaient de soi.


Faire des études, puis travailler, fêter son anniversaire, célébrer Noël en famille, répondre à un appel, croire que les contes merveilleux sont destinés aux enfants, devenir membre d’un réseau social, manger une tartine au déjeuner, voyager l’été, vivre une relation de couple, ouvrir quand on frappe à la porte, utiliser du revitalisant pour cheveux, travailler de huit à quatre, semer de la pelouse, avoir deux enfants, ne jamais porter le même linge deux jours d’affilée, sortir la fin de semaine, écouter de la pop, répondre « Ça va !» en toutes circonstances, se déplacer en voiture, avoir une grosse cuisinière, une grosse voiture, une salle à diner, manger à la fourchette, parler d'une façon, marcher sur le trottoir…


Pourtant, peu parmi eux ont fait l’objet d’une réflexion personnelle et soutenue de sorte que nous ignorons s’ils nous conviennent ou nous contraignent. Une vie peut s’éteindre sans que la question ne se soit jamais posée. Aussi, malgré le grand malaise qu’elle soulève, j’ose me demander si la vie que je mène est la mienne ou dans quelle proportion elle l’est.


Quand on y pense, après les neuf premiers mois de gestation dans le ventre de sa mère, l’être humain est pris en charge par la famille, l’État, l’économie de son pays, le conjoint… à tel point qu’il n’a d’oreille à se prêter qu’en dernier.


Certains parmi nous ont appris à ne pas pleurer, d’autres à être reconnaissants ou polis au détriment de leurs propres sentiments. Certains doivent performer en priorité, d’autres, faire de l’argent ou avoir des enfants, ou les deux dans un ordre prédéterminé. Il y en a aussi qui n’apprécient que ce que le plus grand nombre trouve aimable. Certains ne lisent que pour aimer ou pas, sans jamais rien trouver entre les deux.  


Tout le monde gère! Y a-t-il jamais eu de place pour permettre à nos propres idées de naître? Sans parler de nos émotions qui, semble-t-il, ne sont jamais à la bonne place, tant elles sont déplacées. Le secteur pharmaceutique a la cote parce qu’il nous fait fonctionner.  Et comme les fils disparaissent avec la technologie, nous oublions que nous sommes branchés. C’est toujours la mort qui nous le rappelle.


Plus le temps passe, plus il devient difficile de changer… Nous oublions plus facilement, nous devenons usés. Ce n'est qu'une fois ébranlés durement que nous courons parfois le risque de faire les choses différemment, de nous les approprier ou d'en créer certaines plus en accord avec Soi.  Faire volte-face n’est pas naturel.


Et ce n’est pas encouragé. À la moindre tentative, il se passe peu de temps avant qu’on vous reproche de faire votre intéressante, de ne pas faire comme tout le monde. Sur écran ou sur le papier, c’est moins réel, c’est même inspirant, mais dans le réel ordinaire, c’est menaçant. Pour qu’il leur vienne à l’idée que vous êtes différente, pas comme tout le monde, il faudrait qu’ils aient moins peur. Parfois, quelques curieux appelés à entrevoir cette possibilité pour eux-mêmes gravitent dans votre orbite quelque temps.


Malgré le grand malaise que la question soulève, la torture, c'est de ne jamais se poser la question, à savoir si la vie que je mène est la mienne ou dans quelle proportion elle l’est.


Cargo

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