Cassonnade est assis sur le balcon. Je l’observe. Il renifle presque imperceptiblement. Des phénomènes pour moi invisibles requièrent son attention et son air étrange me persuade qu’il est en train de les décoder. Il ne me viendra pas à l’idée de traiter mon chat de « compliqué » pour s’être concentré sur ce qui m’échappe. Sa discrétion doit jouer en sa faveur.
Fils me faisait remarquer il y a quelques mois que, comme le chat, il m’arrive de tourner brusquement la tête en me redressant net quand certains « bruits » me parviennent et d’oublier ce que je faisais. Une ribambelle d’imitations grotesques s'ensuivit. On a bien rigolé de ma drôle de tête!
Depuis, quand cela se produit, il cherche à me « calmer » comme si je souffrais d’un excès de nervosité. Après réflexion, j’ai pu lui expliquer que tous les bruits ne me tiennent pas ainsi en suspens, que, dans ces cas-là, je guette ce qui a débusqué à l’improviste. Ces petites irruptions m’importent. L’extraverti embarrassé oubliera, il a d’autres chats à fouetter. Et Fils d'ajouter non sans une affectueuse ironie : «Tu peux pas être normale de temps en temps?» Il a déjà compris. Au risque de ne pas paraitre «sexy», «normale» ou «sociable», elle préfère laisser son âme renifler librement!
Cargo
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