C’est en voyant les émigrants, surtout les Africains, que je me suis rendu compte de la vitesse à laquelle on fait tout aujourd’hui. Je me suis même demandé combien de temps il leur faudrait pour adopter notre rythme… insensé. Car, entre vous et moi, pourquoi allons-nous si vite? Ça ne retarde pas l’heure de notre mort, au contraire ça l’accélère. Pensons juste à la vitesse à laquelle nous conduisons nos véhicules automobiles (admettons qu’il n’y a plus de chars, juste des véhicules tous gris ou blancs, tous pareils, l’ennuientrie de premier degré pour une fille de muscle cars comme moi!)
Bref, revenons à notre vitesse : on mange vite, sur le pouce; on achète notre repas tout fait parce que ça prend moins de temps ; on chècke notre cellulaire au cas où on aurait manqué quelque chose ; on zappe les publicités dans les émissions de télé qu’on a eu la prévoyance d’enregistrer ; on passe à l’épicerie en coup de vent et on s’impatiente quand toutes les caisse automatiques sont occupées (c’est tellement plus rapide que d’aller voir une caissière) ; on fait nos transactions en ligne, c’est bien mieux que de se rendre dans une succursale (d’ailleurs j’en ai découvert une qui ne tient plus d’argent liquide). Je pourrais poursuivre l’énumération, mais c’est assez clair.
Ce qui l’est peut-être moins, c’est que toute cette accélération est due en très grande partie aux machines que nous avons inventées, d’où ma théorie selon laquelle nous ne sommes pas à l’ère de l’Anthropocène, comme veulent nous le faire croire les scientifiques, mais bien à celle du Mécanocène. C’est le règne des machines, pas à la Terminator, c’est de la petite gomme ça des robots exterminateurs ! Non, c’est la domination en douce, subtilement, sans nous en rendre compte, nous avons adopté leur rythme, même que, parfois, devant une commande à notre ordi, on le trouve lent. Avez-vous remarqué que depuis l’intégration de ce qu’on appelle erronément l’intelligence artificielle, nos ordi et téléphones ont accéléré.
À l’époque, on nous a fait croire que les machines simplifieraient notre vie. Quelle foutaise! Je l’ai vu dans ma job : de la photocopieuse au fax, de la disquette 3/4 flexible à celle de 2 po 1/2 rigide, de l’arrivée de l’internet et du courriel au cellulaire, il ne s’est passé qu’une seule chose, j’ai travaillé toujours plus fort avec des échéances toujours plus serrées. Avec bien moins de contacts humains en personne. Nos amis les écrans !!
Et il en va de même dans notre quotidien, on n'a qu’à penser au micro-ondes. Zap! Zap! On n’a même plus besoin d’aller au guichet automatique. En fait, on n’a même plus besoin d’avoir du cash dans nos sacoches et nos poches. Avec le résultat que les banques et les compagnies de crédit savent à la minute près ce qu’on fait, ce qu’on aime, où on est et presque avec qui, si elles recoupent les données. Si ça ne vous donne pas le frisson, c’est que les machines ont réussi leur coup.
Morale de cette histoire : si vous voulez ralentir avant de mourir prématurément d’un infarctus, tirez la plogue.
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